Éditions Le livre de poche, 2005 (221 pages)
Ma note : 15/20
Quatrième de couverture …
Dans Sido, la première partie du livre, Colette évoque le souvenir de sa mère tant aimée. Elle nous parle aussi de son père, « le capitaine », second mari de Sido, de sa sœur aînée, « l’étrangère », et de ses deux frères, « les sauvages », de l’amour qui unissait ses parents et de son enfance heureuse.
Des confidences, des anecdotes, des dialogues sur tous les thèmes chers à Colette : l’amour, l’indépendance, la solitude, les souvenirs, les bêtes, la nature, composent Les vrilles de la vigne, la seconde partie du volume.
Grâce à ce style dru, savoureux, propre à Colette, les récits, d’une extraordinaire poésie, sont parmi les plus beaux de notre littérature.
La première phrase
« – Et pourquoi cesserais-je d’être de mon village ? Il n’y faut pas compter. Te voilà bien fière, mon pauvre Minet-Chéri, parce que tu habites Paris depuis ton mariage. »
Mon avis …
Il y a quelques mois déjà, je vous avais fait part de mes ressentis concernant La maison de Claudine, récit autobiographique reprenant l’enfance heureuse de Colette. Si je m’étais plongée avec délices dans l’écriture riche et sensorielle de son auteure, je m’étais quand même bien ennuyée, préférant ainsi les quelques rares passages nous présentant Sidonie Landoy, mère de Colette, à ceux (plus nombreux) mettant en scène des animaux ou n’étant pas suffisamment centrés sur les membres de la famille Colette. Je me suis alors rappelée que « Sido » trônait quelque part dans ma bibliothèque, ayant étudié ce recueil pendant mes années lycée (pour le bac de français). J’ai cette fois-ci été ravie de ma lecture. L’écriture de Colette est toujours aussi merveilleuse. Fine, faisant appel aux cinq sens, elle m’a laissée sur l’impression d’avoir feuilleté un album photo tout au long de ma lecture.
« Sido » se concentre principalement sur la famille de la romancière. Ses parents, ses frères (dont on se dit très vite qu’ils font effectivement office de petits chenapans), ou encore sa malheureuse sœur aînée (rejetée depuis l’annonce de son mariage) évoluent ainsi au gré des pages. De son côté, le recueil « Les vrilles de la vigne » s’attarde davantage sur un portrait de Colette ayant atteint l’âge adulte. J’ai ainsi pu apprendre énormément d’éléments la concernant comme son goût pour l’indépendance, son refus des convenances, ou encore son attirance pour les femmes.
Je me rend compte que j’apprécie surtout lire Colette lorsqu’elle évoque sa mère : une femme de caractère, difficile, mais amoureuse de la nature et des animaux, tout en se montrant pleine de tendresse pour les siens. Elle m’aura visiblement fait forte impression. Si elle ne devait pas être à prendre avec des pincettes, je me suis passionnée pour son portrait. De cet album de souvenirs, et de cet univers coloré, j’ai également retenu l’image d’un « Capitaine » boitillant, en admiration totale devant sa femme (Sido). J’ai adoré essayer de déceler quels liens l’auteure pouvait entretenir avec chacun des membres de sa famille, tout comme j’ai apprécié me retrouver happée dans une toute autre époque. Colette ne s’arrête pourtant pas là, et tient tout autant à évoquer sa fille (« Bel-Gazou ») ou encore sa carrière au music-hall. De même, comme sa mère qui adorait les animaux, Colette n’hésitera pas à laisser la parole à ses animaux de compagnie, l’occasion pour le lecteur de tomber sur quelques dialogues surprenants, mais finalement amusants.
Vous l’aurez compris, j’ai pris un réel plaisir à redécouvrir Colette. Alors même que « Sido » n’avait pas du tout fait écho en moi lors de ma première rencontre avec la romancière (en cours de français lorsque j’étais toujours au lycée). J’ai maintenant hâte de lire l’auteure dans un tout autre registre : celui du roman (peut-être avec « Chéri » ?).
Extraits …
« – Vois comme cette pensée ressemble au roi Henri VIII d’Angleterre, avec sa barbe ronde, disait-elle. Au fond, je n’aime pas beaucoup ces figures de reîtres qu’ont les pensées jaunes et violettes. »
« Peu de jours après, je trouvais ma mère sous l’arbre, passionnément immobile, la tête à la rencontre du ciel d’où elle bannissait les religions humaines…
– Chut ! … Regarde…
Un merle noir, oxydé de vert et de violet, piquait les cerises, buvait le jus, déchiquetait la chair rosée…
– Qu’il est beau ! … chuchotait ma mère. Et tu vois comme il se sert de sa patte ? Et tu vois les mouvements de sa tête et cette arrogance ? Et ce tour de bec pour vider le noyau ? Et remarque bien qu’il n’attrape que les plus mûres…
– Mais maman, l’épouvantail…
– Chut ! … L’épouvantail ne le gêne pas…
– Mais, maman, les cerises ! …
Ma mère ramena sur la terre ses yeux couleur de pluie :
– Les cerises ? … Ah ! oui, les cerises… »
Je n’aime pas trop les autobiographies, et Colette ne m’attire pas… mais c’est la deuxième fois que je lis une de tes critiques sur cette auteure et tu me donnerais presque envie ahah. J’attendrai ton avis sur « Chéri », car je préfère les romans 😉
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J’ai peur que ce roman me plaise sans plus (par rapport à la thématique), mais je pense quand même tenter juste pour l’écriture de Colette 🙂
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Je ne sais même pas de quoi ça parle en fait… shame…
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Moi non plus je ne le savais pas, jusqu’à ce que je tombe sur une adaptation (mais je n’étais pas allée la voir au ciné).
Pour te donner une idée, c’est l’histoire d’une courtisane d’une cinquantaine d’années qui s’entiche d’un jeune homme. Donc c’est quand même assez… spécial. Surtout que j’ai pu lire que Colette a réellement séduit, à un moment de sa vie, le fils de son mari ! Ils ont même eu une liaison pendant plusieurs années. Pendant ce temps, son mari la trompait… ça m’avait l’air très sain tout ça!! 😉 Après le livre est peut-être bien écrit, mais tu comprends peut-être mieux ma peur qu’il ne me plaise pas des masses :s
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Oulala ! Oui, je peux comprendre, mais après ça me paraît intéressant quand même… faut voir 😉 Tu me diras en tout cas !
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Oui au moins ça change de ce que j’ai pu lire pour le moment 🙂 Je te donnerai mes impressions quand je l’aurai lu !
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Je n’ai pas aimé le style de l’auteur dans ses romans mais pourquoi pas retenter ma chance avec ces récits ? 🙂
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Je ne connais pas encore ses romans, donc je ne peux pas (encore) dire dans quel registre je la préfère. Mais effectivement, le style sera peut-être différent avec l’autobiographie. J’ai hâte d’avoir ton avis si tu tentes !
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Tu me rapelles que je n’a jamais lu Colette…
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euh je la refais, sans les « fôtes »…tu me rappelles que je n’ai jamais lu Colette…ah, ça va mieux comme ça 😉
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Je te conseille son écriture si un de ses romans ou même Sido / La maison de Claudine te font envie. 🙂
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J’avais lu quelques livres de sa série Claudine il y a quelques années et j’avoue que je n’avais pas trop accroché mais il faudrait que je retente 🙂
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Je n’avais pas non plus accroché avec Colette la toute première fois, et je ne sais pas pourquoi mais ça a complètement changé depuis. 🙂 C’est une auteure à découvrir !
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L’enfance d’un auteur en dit beaucoup sur lui, c’est souvent intéressant de la connaître.
Bisous!
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Tu as tout à fait raison. J’aime beaucoup tout ce qui tourne autour de la famille dans la littérature (en général), j’ai aimé la découvrir à travers son regard sur ses proches, sur son enfance, mais aussi parfois sur elle-même. Et puis j’ai grandement apprécié ce voyage fin XIXème 🙂
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Je n’ai jamais lu Colette mais « Chéri » est dans ma liste.
Je vais peut-être ajouter celui-ci, j’aime beaucoup le côté « roman de famille », le rapport à la nature et surtout les autobiographies !
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C’est justement ce qui m’a donné envie de le lire 🙂 j’espère que tu l’aimeras autant que moi.
Je compte aussi lire « Chéri » mais je vais attendre un peu. Sûrement l’année prochaine. Je ne connais pas encore Colette dans le registre du roman, donc j’espère que je serai aussi emballée qu’avec « Sido ».
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J’ai découvert Colette au lycée et notamment par le biais de ce livre-là et je n’ai plus jamais cessé de l’aimer…elle fait vraiment partie de mes auteurs favoris, ceux que je peux lire et relire sans jamais me lasser et qui me rappellent, pour le coup, une période bien particulière de ma vie… ^^
J’avais beaucoup aimé Sido, tout comme Les Vrilles de la Vigne d’ailleurs…Colette a le don de bien se raconter et de bien raconter les siens également, avec beaucoup de pudeur et de justesse.
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Je retrouve beaucoup de mon ressenti dans ce que tu as pu écrire 🙂
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