L’auberge de la Jamaïque • Daphné du Maurier

heart_51

9782253006879-001-T

Éditions Le livre de poche, 2016 (318 pages)

Ma note : 18/20

Quatrième de couverture …

Orpheline et pauvre, Mary Yellan n’a pas d’autre ressource que de quitter le pays de son enfance pour aller vivre chez sa tante, mariée à un aubergiste, sur une côte désolée de l’Atlantique.
Dès son arrivée à l’Auberge de la Jamaïque, Mary soupçonne de terrifiants mystères.
Cette tante qu’elle a connue jeune et gaie n’est plus qu’une malheureuse terrorisée par Joss, son époux, un ivrogne menaçant…
Dans la grande tradition romantique des sœurs Brontë, l’auteur de Rebecca nous entraîne au cœur d’un pays de landes et de marais, battu par les tempêtes, où subsiste la sauvagerie ancestrale des pirates et des naufrageurs.

La première phrase

« C’était par une froide et grise journée de fin novembre. Le temps avait changé pendant la nuit : vent violent, ciel de granit, puis une pluie fine. »

Mon avis …

Avec Agatha Christie et les sœurs Brontë, Daphné du Maurier fait incontestablement partie de mes romancières préférées. J’ai eu l’occasion de la découvrir en lisant Les oiseaux, puis Rebecca. Ma dernière rencontre avec cette auteure datait de 2016 : j’avais alors adoré l’intrigue de Ma cousine Rachel. Inutile de vous dire qu’il me tardait de retrouver la plume de cette grande dame de la littérature anglaise. Autant vous l’avouer tout de go, L’auberge de la Jamaïque fait maintenant partie de mes coups de cœur livresques pour cette année 2018.

Cornouailles. Début du XIXe siècle. Lorsque Mary Yellan (une jeune paysanne âgée de vingt-trois ans) se retrouve orpheline, elle n’a d’autre choix que de suivre la promesse faite à sa mère sur son lit de mort : quitter Helford, le rude quotidien de la ferme, pour aller rejoindre sa tante à l’auberge de la Jamaïque, et ce dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure. Seulement lorsque Mary arrive à l’auberge, elle y retrouve une tante bien différente de l’image qu’elle avait pu se construire. Si Mrs Patience Merlyn est devenue une femme aux cheveux grisonnants, au visage pâle et fatigué, elle demeure surtout terrorisée par la compagnie de Joss, son mari, un homme violent et porté sur la boisson. Mary ne tarde pas à comprendre qu’il se déroule de curieux évènements à l’auberge de la Jamaïque, et compte bien lever le voile sur ce mystère.

Comme j’ai aimé ce roman ! La pluie glaçante. Le vent hurlant sur les landes inquiétantes et désolées. Daphné du Maurier est tout simplement une magicienne tant ses descriptions ont pris vie sous mes yeux, et tant je me suis trouvée happée par cette intrigue qui réussit si bien à nous tenir en haleine. J’ai adoré me plonger dans cette histoire de contrebande, de naufrages, de crimes et de violence. L’atmosphère y est particulière oui, mais je crois que c’est justement ce que j’ai aimé. Joss Merlyn. Jem. Le vicaire d’Altarnum. Daphné du Maurier nous présente ici toute une galerie de personnages mystérieux, parfois inquiétants, et pour le coup inoubliables. Mary Yellan est également une héroïne attachante. Forte et courageuse, elle n’hésite pas à se mettre en danger (en espionnant son oncle en pleine nuit, notamment) alors qu’elle se sent elle-même terrorisée lors de ses promenades nocturnes. J’ai adoré frissonner à ses côtés, tout comme j’ai admiré son désir de protéger sa tante coûte que coûte.

Vous l’aurez compris, L’auberge de la Jamaïque est à nouveau un très bon cru. J’ai littéralement été envoûtée par l’atmosphère créée par Daphné du Maurier. Je ne m’attendais pas non plus à un final aussi surprenant (que j’ai adoré). Dans ce roman, l’auteure n’hésite pas à évoquer le meurtre, la cruauté, la violence (qu’elle soit physique, morale, ou sexuelle) mais le fait toujours de manière intelligente et imaginative. Un roman à découvrir de toute urgence. Si comme moi, Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent font partie de vos romans favoris, alors L’auberge de la Jamaïque dispose de sérieux atouts pour vous séduire et vous emporter.

Extraits …

« Des vents étranges soufflaient, qui semblaient ne venir de nulle part. Ils se glissaient à la surface de l’herbe, et l’herbe frissonnait ; ils soufflaient sur les petites flaques de pluie, dans le creux des roches, et les flaques ondulaient. Parfois, le vent hurlait et ses clameurs résonnaient dans les crevasses ; puis ses gémissements se perdaient de nouveau. »

« La nuit tombait lorsqu’elle traversa la grand-route et entra dans la cour. Comme à l’ordinaire, l’auberge paraissait sombre et inhabitée, avec sa porte verrouillée et ses fenêtres closes. Elle fit le tour de la maison et frappa à la porte de la cuisine. Sa tante, le visage anxieux et pâle, lui ouvrit aussitôt.
– Ton oncle t’a demandée toute la journée, dit-elle. Où es-tu allée ? Il est près de cinq heures. Tu es partie depuis ce matin.
– Je me suis promenée sur la lande, dit la jeune fille. Je ne pensais pas qu’on eût besoin de moi. »

17 commentaires sur “L’auberge de la Jamaïque • Daphné du Maurier

Ajouter un commentaire

Répondre à AMBROISIE Annuler la réponse.

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑