La maison de Claudine • Colette

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9782253004288-T

Éditions Le livre de poche, 2014 (159 pages)

Ma note : 13/20

Quatrième de couverture …

En trente-cinq chapitres, chacun constituant une nouvelle, Colette fait revivre avec un rare bonheur dans ce livre de souvenirs son enfance heureuse, sa famille et surtout sa mère, la merveilleuse Sido tant aimée. Les bêtes, elles aussi, dont Colette parle mieux que personne, font partie intégrante de cette maison qui devient, grâce au génie de l’auteur, inoubliable.

La Maison de Claudine, œuvre sensible et émouvante, est l’une des plus belles de ce grand écrivain.

La première phrase

« La maison était grande, coiffée d’un grenier haut. La pente raide de la rue obligeait les écuries et les remises, les poulaillers, la buanderie, la laiterie, à se blottir en contrebas tout autour d’une cour fermée. »

Mon avis …

Colette et moi, c’est une rencontre qui date du lycée. J’avais alors étudié Sido pour le bac de français. Et je me revois encore toute stressée, avec une petite voix, à lire devant l’examinateur un passage où l’auteure évoque sa mère, des oiseaux et des cerises ! Si je compte très vite relire cette œuvre, je me suis tout de suite sentie attirée par la couverture de La Maison de Claudine lorsque je l’ai croisée en librairie. J’ai comme eu l’impression d’avoir ouvert un album de famille avec de vieilles photographies de la fin du XIXème siècle : en refermant ce livre je n’ai donc eu qu’une envie, à savoir me renseigner sur la maison d’enfance de Colette et chercher d’anciennes photographies de sa famille. Ce roman n’est pas un vrai roman à proprement parler. Il s’apparente davantage à un recueil de nouvelles regroupant les souvenirs d’enfance de l’auteure.

J’ai réellement aimé l’écriture sensorielle de Colette. Les saveurs, les ressentis, les odeurs sont particulièrement mis à contribution. C’est souvent une forme d’écriture que j’apprécie énormément, j’ai alors l’impression de voir, de sentir, de toucher tout ce qu’un auteur souhaite mettre en avant. Avec cette œuvre, j’ai apprécié me promener en cette fin du XIXème siècle et en apprendre davantage sur les mœurs de cette période. Mais surtout, j’ai été touchée par tout l’amour que Colette porte à sa mère : une mère qui semble plutôt autoritaire au premier abord mais extrêmement aimante.

J’ai cependant été gênée par quelques petits points, notamment par l’ordre d’impression des chapitres. Je trouve dommage qu’ils ne respectent pas un ordre chronologique ou en tous cas une certaine logique. J’y ai parfois trouvé une certaine lourdeur. De même que j’ai moins accroché aux chapitres mettant davantage en scène les (nombreux) animaux de la famille. Aussi, je vous avoue que je ne me suis pas franchement passionnée pour la totalité de ces petites histoires. D’où ma note de trois sur cinq : j’avais préféré ma découverte de Sido.

Extraits …

« Neuf heures, l’été, un jardin que le soir agrandit, le repos avant le sommeil. Des pas pressés écrasent le gravier, entre la terrasse et la pompe, entre la pompe et la cuisine. Assise près de terre sur un petit « banc de pied » dur au séant, j’appuie ma tête, comme tous les soirs, contre les genoux de ma mère, et je devine, les yeux fermés : « C’est le gros pas de Morin qui revient d’arroser les tomates… C’est le pas de Mélie qui va vider les épluchures… Un petit pas à talons : voilà Mme Bruneau qui vient causer avec maman… »

8 commentaires sur “La maison de Claudine • Colette

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  1. Colette est une écrivain que j’aime beaucoup bien que je n’ai lu que  » Le blé en herbe « .
    J’ai beaucoup aimé également le téléfilm  » La naissance du jour » réalisé par Jacques Demy qui raconte sa relation avec un homme plus jeune qu’elle.
    Et aussi l’adaptation de « Chéri » par Stephen Frears.
    Le livre dont tu parles a l’air intéressant, j’aime également l’époque du fin 19e.

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    1. « Le blé en herbe » me tente sans plus mais pourquoi pas. Je pense lire « Chéri » par contre !!

      Je ne connaissais pas le téléfilm, j’y jetterai un coup d’œil du coup ! Oui il est intéressant malgré les petits points négatifs que j’ai pu ressentir. Par contre, je ne peux pas m’empêcher de le comparer avec Sido et Les vrilles de la vigne que je lui préfère de beaucoup.
      Oui j’ai pu noter qu’on avait pas mal de points en commun 🙂 Je pense qu’avec les années 20 c’est l’époque de l’Histoire qui m’intéresse le plus.

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  2. Chaque phrase de Colette est une courbe sculptée à l’aiguille d’or sur une miniature d’ambre. La plus fine plume, la plus juste, la plus intime, et la plus réussie du XXe siècle pour décrire les tout petits recoins de l’âme humaine, ceux que l’on n’ose avouer, et souvent à soi-même. La langue de Colette … unique … concise et élégante, parfois introspective, surtout dans les œuvres de maturité. Colette, c’est Proust, mais en mieux. Au passage, noter (à l’infinitif) que ses textes, malgré leur concision, résultaient d’un travail acharné: les manuscrits sont biffés dans tous les sens !

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    1. Quelle passion ! Merci pour ce message très intéressant. J’ai aussi été conquise par la plume de Colette. Je compte bien poursuivre avec cette auteure, et pourquoi pas me procurer une biographie. Elle semblait être une femme exceptionnelle.

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