Éditions Le livre de poche, 2016 (319 pages)
Ma note : 16/20
Quatrième de couverture …
Australie, 14 février 1900. L’été touche à sa fin. Les jeunes pensionnaires de Mrs Appleyard attendent depuis des mois ce pique-nique annuel, non loin du Hanging Rock, un immense massif rocheux. Revêtues de leurs mousselines légères, elles partent dans une voiture tirée par cinq superbes chevaux bais.
Après le déjeuner, les demoiselles s’assoupissent à l’ombre des arbres. Mais quatre d’entre elles, plus âgées, obtiennent la permission de faire une promenade. Enivrées par cet avant-goût de liberté, elles franchissent un premier ruisseau… puis disparaissent dans les hauteurs. Quand, tard dans la nuit, la voiture regagne le pensionnat, trois adolescentes manquent à l’appel.
Publié en 1967, magnifiquement adapté au cinéma par Peter Weit en 1975, Pique-nique à Hanging Rock est un récit envoûtant, mystérieux et inoubliable, considéré comme l’un des plus grands romans de la littérature australienne.
La première phrase
« Tout le monde fut d’accord pour dire que c’était une journée parfaite pour pique-niquer à Hanging Rock – une scintillante matinée d’été, chaude et paisible ; pendant tout le petit déjeuner les cigales firent entendre leur cri strident dans les néfliers, juste sous les fenêtres du réfectoire, et les abeilles bourdonnaient au-dessus des massifs de pensées qui bordaient l’allée. »
Mon avis …
Après avoir eu l’occasion de visionner la série diffusée sur Canal+, il me tardait de découvrir le roman à l’origine de cette intrigue ô combien envoûtante et mystérieuse. C’est donc avec joie, et avec un brin d’impatience, que je me suis à nouveau embarquée pour l’Australie. Si mes attentes (obtenir des réponses face à mes interrogations) n’ont pas été comblées, je pense avoir nettement préféré le roman à la mini-série.
Février 1900. Mrs Appleyard dirige d’une poigne de fer un très chic pensionnat pour jeunes filles. Lorsque l’idée d’une sortie à Hanging Rock voit le jour, toutes les pensionnaires piaffent d’impatience. Même si la jeune Sara Waybourne reste consignée dans sa chambre, et privée du pique-nique (pour n’avoir pas su réciter une poésie), Irma Leopold, Miranda Reid et Marion Quade espèrent bien profiter de cette promenade dépaysante et synonyme de liberté.
J’ai grandement apprécié la plume de Joan Lindsay, tant pour les descriptions de la nature et des paysages australiens que pour tout le suspens psychologique qui s’ancre peu à peu sous nos yeux. Si à la fin du pique-nique, trois jeunes filles manquent à l’appel (de même que Mrs McCraw, enseignante de mathématiques), l’auteure prend le parti de s’éloigner des codes du roman policier. Car c’est toute l’atmosphère de ce roman qui est mise au premier plan. Sur les trois jeunes filles disparues, l’une d’entre elles est retrouvée mais sera incapable d’expliquer le déroulé de cette curieuse journée du 14 février 1900… Hanging Rock semble aussi menaçant que chargé de surnaturel, marqué (grâce à son histoire) par la culture aborigène. J’ai aussi aimé me plonger dans les craintes et les pensées des différentes classes sociales représentées dans ce roman. Je n’ai pas du tout eu les réponses que j’attendais, mais j’ai été moins frustrée que lorsque j’avais regardé la série. J’ai pu comprendre l’idée du mythe, de la légende. Hanging Rock n’a donc pas fini de dévoiler tous ses secrets.
Le personnage de Mrs Appleyard est quant à lui toujours aussi curieux et mystérieux. Sous une couche de rigueur et de sévérité, on la sent affectée face aux évènements qui se succèdent dans la vie du collège. Pour autant, comme dans la mini-série, je n’ai pu m’empêcher de me questionner sur une possible part de culpabilité…
Pique-nique à Hanging Rock est donc un roman que je ne peux que vous encourager à découvrir à votre tour. Le cadre spatio-temporel me semble très bien coller avec ce que nous propose ici Joan Lindsay, et participe à dégager une atmosphère très particulière à l’ensemble. Je pense avoir frôlé le coup de cœur.
Extraits …
« Le choc éprouvé à la vue de ces pics dressés avait provoqué un silence tellement imprégné de la puissante présence que même Edith en était restée bouche bée. L’admirable spectacle, comme s’il eût été le fruit d’un arrangement particulier entre le paradis et la directrice d’Appleyard College, était brillamment illuminé pour leur visite. Sur la muraille abrupte du sud, le jeu de la lumière dorée et de la profonde ombre violette révélait la structure compliquée des longues dalles verticales : certaines, lisses comme des pierres tombales de géants , d’autres striées et cannelées par l’architecture préhistorique de l’eau et du vent, de la glace et du feu. »
Bonjour, je pense que je vais le rajouter à ma PAL 🙂
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Je suis ravie de t’avoir donné envie de le découvrir, j’espère de tout cœur qu’il te plaira.
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Je suis ravie de lire ton avis. Il est très bon ce roman et aussi assez troublant mais c’est ce qui fait partie de son charme. D’ailleurs, je n’ai jamais regardé si Joan Lindsay avait écrit d’autre roman.
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Et bien je t’avoue que je ne sais pas du tout, mais ça vaudrait le coup de regarder. Oui c’est un joli roman, troublant mais qui sort des sentiers battus…
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Ta chronique m’intrigue même si j’ai un peu peur d’être frustrée si je n’ai pas toutes les réponses…
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Je t’avoue que pour le coup on est en plein dedans… Mais j’ai été moins gênée avec le roman qu’avec la série (peut-être parce que je m’y attendais, mais aussi peut-être parce que le roman est plus orienté… je ne sais pas trop). Mais c’est un livre qui vaut le coup d’être lu car il intrigue énormément !
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J’ai beaucoup beaucoup aimé ce roman, sans aucun doute l’une de mes lectures marquantes de 2018 !
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Je t’avoue que j’ai frôlé le coup de cœur, sans cet aspect « incertain », où tout est suggéré, il aurait été dans ma liste des coups de cœur 2018. Malgré tout je sais que certaines lectures peuvent me marquer, sans avoir été des coups de cœur et je pense que celle-ci en fera partie !
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Je préfère la saga, mais j’ai aimé ma lecture, le style de l’autrice, et l’ambiance australienne qui me change de la France ou du Royaume-Uni.
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C’est rigolo car pour moi c’est vraiment l’inverse : j’ai préféré le roman à la série (même si visuellement, elle est très efficace et offre de belles images).
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Je préfère la saga car les personnages sont beaucoup plus intéressants.
Bonne journée !
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