La blancheur qu’on croyait éternelle • Virginie Carton

heart_51

9782253182665-001-T

Éditions Le livre de poche, 2016 (215 pages)

Ma note : 17/20

Quatrième de couverture …

Mathilde et Lucien vivent à Paris, dans le même immeuble, mais ne se connaissent pas. Pourtant, ils se ressemblent. Il n’aime pas danser, elle n’aime pas se déguiser ; il aime les films avec Jean-Louis Trintignant, elle nourrit une passion secrète pour Romy Schneider ; il a gardé le ticket de métro du premier jour où il est allé au cinéma seul, elle a toujours dans son sac le foulard que lui a offert Julien. Mais surtout, ils ont, depuis l’enfance, la même impression persistante de ne jamais se sentir à leur place nulle part. Ces deux sentimentaux parviendront-ils à se reconnaître dans une foule plus vraiment sentimentale ?

La première phrase

« Lucien avait cherché un loueur de voitures de collection et réservé pour la journée une Ford Mustang année 1966. »

Mon avis …

Parfois le hasard fait bien les choses ! En tombant sur ce roman en librairie, j’ai tout de suite fait le lien avec la chanson d’Alain Souchon (que j’aime beaucoup). Virginie Carton s’est en effet inspirée des paroles de Foule sentimentale pour le titre de son roman. L’auteure signe ici un roman atypique, car à contre-courant de notre société ultra connectée. J’ai été plus qu’attendrie par le quotidien de nos deux héros trentenaires, un peu solitaires et perdus, vivant en complet décalage avec leur temps. Un roman tendre, drôle et finalement magnifique.

Virginie Carton nous propose ici un roman à deux voix. Mathilde, diplômée d’HEC, est chocolatière et admire Romy Schneider. Récemment installé en tant que pédiatre, Lucien est fan du film Un homme et une femme de Claude Lelouch. Tous deux vivent dans le même immeuble sans le savoir. Tous deux sont deux grands introvertis rêvant de l’amour avec un grand A. Romantiques et entiers, ils semblent totalement perdus avec les codes de notre époque où internet, les textos ou encore les réseaux sociaux semblent au centre de tout.

Autant le dire d’emblée, je me suis fortement attachée à nos deux héros et à leurs péripéties. J’ai ri avec eux, partagé leurs moments de maladresse, leurs blessures liées à l’enfance. Car petits, tous deux peinaient déjà à se faire des amis. Pour moi, la force de ce roman réside dans ses petits messages distillés au compte-gouttes. Lorsqu’on se sent différent, inutile de forcer son destin à rentrer dans le moule, il y aura toujours quelqu’un pour vous comprendre. Inutile d’aller s’installer dans le Sud si l’on se sent si bien à Deauville.

Inutile de vous dire combien j’ai dévoré ce roman. D’autant plus que le final ne nous est dévoilé qu’au cours des toutes dernières pages. En replongeant dans l’enfance des personnages, l’auteure en profite pour semer quelques références aux années 70-80. Si je suis née un peu plus tard, et ne me suis pas forcément retrouvée dans l’aspect premières boums où chacun se déhanchait sur les Forbans, j’ai apprécié voyager et y trouver un petit côté vintage et rassurant.

Mais ce livre, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre. La rencontre entre une femme « un peu perdue, un peu seule sur la Terre » et un homme au look et à la pensée old school. Lorsqu’ils se rencontrent, Mathilde et Lucien sont à une fête. Lui, est déguisé en Joe Dassin. Elle, est déguisée en fantôme avec un vieux drap troué. Ils ne se parlent alors presque pas de la soirée. Si en tant que lecteur, il nous semble évident que Mathilde et Lucien se correspondent sur de nombreux points, nos personnages se devront d’affronter quelques obstacles. Le destin se chargera-t-il de les réunir ? Dans tous les cas, « c’est un beau roman, c’est une belle histoire… ».

Extraits …

« On porte en soi des images de films, des chansons qui surgissent à des moments inattendus de nos vies, qui font de nous quelqu’un ayant appartenu à une époque. Il nous reste des empreintes de ces histoires qui nous ont marqués, de ce temps où nos vies étaient vierges et où l’on croyait la blancheur éternelle. »

27 commentaires sur “La blancheur qu’on croyait éternelle • Virginie Carton

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑