Mort sur le Nil • Agatha Christie

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Éditions Le livre de poche, 2015 (288 pages)

Ma note : 16/20

Quatrième de couverture …

Ce n’est pas très joli de voler le fiancé de sa meilleure amie. Et même si l’amie en question semble se résigner, la ravissante et riche Linnet Ridgeway a bien des raisons d’être inquiète… Surtout quand le hasard les rassemble, pour une croisière sur le Nil, avec de troublants personnages, dans une atmosphère lourde de sensualité et de cupidité.

La première phrase

« – Tiens donc, mais c’est Linnet Ridgeway !
– Hé oui, c’est bien elle ! s’émut Mr Burnaby, l’aubergiste des Three Crowns. »

Mon avis …

Cinq ouvrages de ma chère Agatha Christie plus tard, il me tardait de retrouver la Reine du Crime et son détective belge à moustaches. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les petites cellules grises d’Hercule Poirot ont encore bien du souci à se faire (pour notre plus grand plaisir !). En vacances en Égypte, notre enquêteur est cette fois-ci confronté à un meurtre qui fait grand bruit sur le bateau de croisière qu’il partage avec d’autres passagers. Tuée dans son sommeil, la jolie et richissime Linnet Ridgeway ne manquait pas de faire des jaloux. Très vite, tout semble désigner Jacqueline de Bellefort, sa meilleure amie. Du moins jusqu’à ce que celle-ci lui vole son fiancé. Il y a fort à faire. D’autant plus que ce meurtre est rapidement suivi d’un autre… puis d’un autre. Comme des mouches assommées par la chaleur, nos passagers sont-ils tous destinés à tomber les uns après les autres ? Hercule Poirot n’a pas dit son dernier mot, et compte bien retrousser ses manches.

Une nouvelle fois, j’ai été on ne peut plus séduite par l’écriture de Dame Agatha et par l’intrigue mise en place. Car Agatha Christie est une sublissime conteuse. Elle réussit toujours à me tenir en haleine au fil des pages. Tout est en finesse. La psychologie des personnages est toujours extrêmement bien travaillée. Tandis que l’intrigue est rudement bien ficelée. Alors comme d’habitude, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.

Je place Mort sur le Nil quelque peu à part des autres enquêtes d’Agatha Christie. Peut-être pour son atmosphère exotique, lourde, et si particulière ? Je ne suis pas étonnée que cette intrigue soit une des plus connues de la romancière anglaise. À l’instar de Dix petits nègres, c’est un roman qui possède un ton bien particulier.

Plus encore, à travers cette enquête, j’ai aimé rencontrer de nouveaux personnages inoubliables. Il y a bien sûr la douce et apeurée Linnet Ridgeway. Son fiancé, le si mystérieux Simon Doyle. Et bien sûr, l’ardente et terrible Jacqueline de Bellefort qui n’a de cesse de poursuivre le couple dans ses moindres déplacements, et ce afin de se venger de la trahison de Linnet (qui lui a tout même piqué son promis). Et c’est aussi pour ça que j’adore Dame Agatha. Ses personnages sont comme nous, indissociables d’un vécu. Mais on ne tombe jamais dans le tout blanc ou tout noir. Dans le sens où il n’y a jamais de grands gentils ou de grands méchants. Il n’y a que des êtres humains. Je suis à nouveau restée scotchée et tremblante devant le final dépeint par l’auteure.

Hercule Poirot reste quant à lui fidèle à lui-même, et m’a à nouveau fait rire de ses petits travers (malgré son talent et sa perspicacité, son égocentrisme n’est plus à prouver). Il se retrouve cette fois-ci épaulé par le colonel Race, personnage que j’avais déjà rencontré dans Meurtre au champagne.

En bref, si ce roman ne fait curieusement pas partie de mes préférés d’Agatha Christie (qui restent incontestablement Dix petits nègres et Cinq petits cochons), j’ai adoré retrouver le personnage d’Hercule Poirot tout comme j’ai apprécié voyager en Égypte et m’interroger sur la culpabilité de chaque personnage. Par son caractère passionné, je trouve que le personnage de Jacqueline de Bellefort (que tout semble désigner) est en mesure de marquer les esprits. Tout comme l’atmosphère assommante qui règne dans ce huis clos haletant.

Extraits …

« La jeune fille fit un pas vers eux. Le couple se figea.
– Bonsoir, Linnet, dit Jacqueline de Bellefort, ainsi te voilà ! Décidément, nous ne cessons de tomber l’une sur l’autre. Bonsoir, Simon, comment vas-tu ?
Avec un petit cri, Linnet Doyle s’était rencognée contre le rocher. Le beau visage de Simon Doyle s’était convulsé de rage. Il s’avança comme s’il voulait frapper la fragile jeune fille.
D’un rapide mouvement de tête, elle lui signala la présence d’un étranger. Simon se retourna et, apercevant Poirot, prit un ton embarrassé.
– Bonsoir, Jacqueline, bafouilla t-il. Je … je n’espérais pas te voir ici. »

« D’humeur sereine, Poirot devisait avec bonhomie. Il portait un panama et il tenait à la main un chasse-mouches tarabiscoté au manche en simili ambre. »

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